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La chapelle

Au centre du village, sur la route de Vulbens, on trouve une chapelle, jadis église paroissiale dédiée à Saint-Martin. Bizarrement enserrée dans un bâtiment ancien qui, à l’origine, pourrait avoir été une dépendance de la commanderie de l’Ordre des Templiers (une porte est surmontée d’une croix de Malte), la chapelle date des XVe et XVIe siècles et sa porte d’entrée ogivale pourrait même dater du XIIIe. Elle aurait été consacrée le 12 novembre 1486. Cette chapelle a servi d’église paroissiale jusqu’en 1793 car à partir de cette date, la paroisse de Chevrier fut rattachée à celle de Vulbens, tout comme celle de Dingy. Elle fut « réconciliée » en 1821 comme chapelle rurale dédiée à Saint-Joseph. Un cimetière jouxtait la chapelle; il fut déplacé fin 1800 pour être reconstruit sur une parcelle donnée par la riche famille BURLAT (emplacement actuel).

On pénètre dans la chapelle par un beau portail en cintre brisé. C’est un édifice aux dimensions modestes, composé d’une nef sur laquelle s’ouvrent au sud une chapelle et le chœur. Dans sa partie nord, elle est accolée à un bâtiment qui servait autrefois de cure, ce qui a sans doute permis de préserver les peintures murales datant des XVe et XVIe siècles (XVIIIe pour celles du chœur) découvertes dans les années 1970, lors de travaux de réfection. Une partie de ces peintures retracent la vie de Jésus et on y trouve également une fresque dédiée à Sainte-Victoire. Cette découverte importante a permis à la chapelle d’être protégée au titre des monuments historiques.

Description de l’intérieur de la chapelle d’après une étude faite par Aurélia Coste et Isabelle L’Herbette-Jaillard:

 Le décor conservé dans l’église de Chevrier se compose de deux parties : La nef et sa chapelle sud, puis le chœur. La nef comporte une série de six panneaux entourés d’un cadre peint et reliés par une frise végétale représentant un cycle de la vie du Christ: la Visitation, la Nativité, la Présentation au Temple, Jésus enseignant au Temple, Jésus au Jardin des Oliviers, la Flagellation et le couronnement d’épines. Un autre panneau sur la partie inférieur du mur nord, représente une figure isolée identifiée comme Sainte Victoire, protectrice locale, où un autel lui aurait été dédié. Dans le chœur figure le portrait de Saint Martin le patron de la paroisse ainsi que deux autres personnages identifiés comme Saint François de Sales et Saint Michel qui se font face. Dans la petite chapelle du mur sud, un panneau détérioré subsiste, représentant les âmes tirées du Purgatoire par un ange, selon un modèle attesté dans l’art baroque savoyard.

Aujourd’hui, cette chapelle n’est utilisée que lors des sépultures des habitants de Chevrier ou pour la célébration de mariages.

Récemment, des fissures de plus en plus apparentes dans l’édifice ont contraint à mettre la chapelle sous surveillance en attendant des travaux de consolidation de l’édifice.

Oratoire de Sainte Victoire

 

A l’extrémité nord du Vuache, à 947m d’altitude, se  trouve un oratoire dédié à Sainte-Victoire. On peut y accèder depuis Chevrier, Vulbens, Dingy, Savigny, Chaumont ou encore Arcine sur l’autre versant,  par des  sentiers balisés, plus ou moins escarpés.

Cet oratoire fut édifié en 1851 à l’emplacement d’une ancienne chapelle datant du 15ème siècle. Cette dernière avait été construite en 1467 sur l’emplacement  d’une première chapelle, avec toutefois des dimensions  plus restreintes. On suppose que la statue de Sainte- Victoire a du être faite à cette époque et que c’est à partir de cette date qu’a commencé le culte dédié « à la  bienheureuse Victoire ». 

Ainsi, chaque année, le lundi de Pentecôte, on y célébrait une messe pour Sainte-Victoire. Cette coutume dura jusqu’à l’époque de la révolution. Le pèlerinage de Sainte Victoire était connu au-delà du Vuache puisqu’une carte de Bresse et du Pays de Gex, dressée en 1766 par les ingénieurs du roi, indiquait la chapelle de Sainte Victoire et le chemin qui y conduisait depuis le Pays de Gex. La révolution française était en marche et la dernière messe y fut célébrée en 1792. En effet, dès le 1er mars 1793, les curés des paroisses du Vuache furent contraints de fuir les persécutions. Les églises furent pillées et profanées par des gardes nationaux. Quelques uns d’entre eux gravirent la montagne, arrachèrent la statue de son autel et la jetèrent dans un précipice. Un des soldats raconta ces faits aux habitants du village. Pris de remords et supplié par de pieuses personnes, il remonta chercher la statue en mauvais état et une famille du village la cacha jusqu’en 1803. Elle fut placée alors dans l’église paroissiale de Vulbens, à laquelle était rattachée Chevrier et Dingy.

En 1821, l’ancienne église de Chevrier ayant été réutilisée comme chapelle rurale, les habitants demandèrent que l’on y transfère la statue de Sainte-Victoire. La chapelle de la montagne, pillée et dévastée, tombait alors en ruines mais les pèlerins affluaient toujours pour vénérer Sainte-Victoire. Des jeunes gens firent alors le projet d’y reconstruire un oratoire, aux dimensions plus modestes que la chapelle, car cela représentait beaucoup d’efforts et de courage pour acheminer les matériaux sur les sentiers escarpés du Vuache. La 1ère pierre fut posée le 3 septembre 1850 et le lundi de pentecôte 1851 eut lieu l’inauguration de l’oratoire par l’évêque d’Annecy . La statue de Sainte-Victoire y repris sa place.

Après plus d’un siècle, le 10 novembre 1927, une messe fut à nouveau célébrée devant l’oratoire. Quelques jours plus tard, des fouilles pour retrouver les fondations des deux anciennes chapelles débutèrent. C’est un séminariste, l’Abbé H. DESCOMBES, qui fut à l’origine de ces fouilles. Il avait également composé un poème de 800 vers latins sur Sainte-Victoire, sur le Mont Vuache et la vallée du Fornant. Malheureusement, les travaux furent arrêtés en 1928…

Ce cliché a été réalisé à l'époque des fouilles entreprises de novembre 1927 à avril 1928

Lors de son centenaire en 1951, l’oratoire fut agrandi d’un abri (petite avancée de maçonnerie) et la statue de Saint-Victoire restaurée.
Aujourd’hui encore, chaque année, le lundi de Pentecôte, une messe est célébrée devant l’oratoire de Sainte Victoire.

LEGENDE DE SAINTE-VICTOIRE

La légende de Sainte Victoire a été racontée maintes fois dans le Pays du Vuache. Si quelques détails varient d’un récit à l’autre, la trame de l’histoire reste relativement la même.

Au Xe siècle, Victoire, âgée d’une dizaine d’années, vit avec sa nombreuse famille dans la paroisse de Bans. Très pauvres, ses parents ont bien du mal à nourrir cette grande fratrie et Victoire est obligée d’aller quémander un peu de nourriture dans les villages voisins. Epuisée, elle prie souvent pour que Dieu lui vienne en aide. Un jour, elle reçoit un signe, sous la forme de l’apparition de l’Enfant Jésus, et à treize ans, alors qu’elle garde un troupeau de chèvres dans la montagne au dessus de Chevrier, elle entend à nouveau l’appel de Dieu qui lui demande d’y construire une chapelle pour s’y réfugier et fonder un couvent. Grâce à un autre miracle, la guérison par des prières d’un enfant mourant, la réputation de Sainte-Victoire grandit et les pèlerins en quête de guérison affluent. Mais c’est alors que le Pays du Vuache fut le théâtre de l’invasion des guerriers sarrasins qui semèrent la terreur dans la plaine. Ayant eu vent de l’existence d’une chapelle dans le Vuache, ils gravirent la montagne dans le but de faire main basse sur les objets précieux qui pourraient s’y trouver. Victoire, restée seule, se réfugie à l’extrémité du massif mais elle est se trouve encerclée par les assaillants. Préférant s’en remettre à Dieu, elle plonge depuis le rocher dans le vide. Un miracle se produisit : Victoire, portée par la main divine, atterrit sans dommage sur le rocher de Léaz, de l’autre côté du Rhône!Recueillie et cachée jusqu’au départ des Sarrasins, Sainte-Victoire regagna la chapelle et le couvent et consacra le reste de son existence à servir Dieu. A sa mort, elle fut enterrée au cœur de la chapelle.La légende dit que des traces de « l’atterrissage « de Sainte-Victoire sur le rocher de Léaz sont encore visibles et que pendant des siècles, on vit le reflet de son voile sur les eaux du Rhône.

source: D. Ernst “Contes et légendes au Pays du Vuache”

La mairie

Ce bâtiment de style “Jules Ferry” a été construit au 19e siècle. Le 12 août 1888 précisément, le conseil municipal de Chevrier décida de construire une maison d’école pour remplacer celle existante, située au 159 chemin de Ste Victoire, et dont la vétusté commençait à se faire sentir. 66 élèves fréquentaient alors l’école !

Après pas mal de discussions sur le choix de l’emplacement, la parcelle actuelle située sur le chemin des Perrières fut choisie et les travaux purent être réalisés durant l’année 1897. Le bâtiment comprenait deux classes, une salle pour la mairie au rez-de-chaussée et deux appartements à l’étage.

Pendant les événements d’août 1944, ce bâtiment subit un incendie qui le détruisit partiellement. Il fut reconstruit après la guerre avec toutefois quelques transformations, notamment la salle de la mairie qui fut installée à l’étage. Pendant les travaux de reconstruction, les élèves retournèrent dans l’ancienne école, chemin de Sainte Victoire.

Un peu avant 1950, le bâtiment put reprendre ses fonctions d’école et de mairie et ceci jusqu’à nos jours.

Une petite salle communale a été construite en 1984 dans la cour de récréation en remplacement du vieux préau. Elle a été démolie en 2015 pour faire place nette aux travaux de construction de la nouvelle école.

En septembre 2016, l’école a été transférée dans le nouveau bâtiment ce qui a permis d’entreprendre les travaux pour descendre la mairie au rez-de-chaussée pour une meilleure accessibilité.

Autres éléments du patrimoine

La partie la plus ancienne de la commune se trouve de part et d’autre du Chemin de Sainte-Victoire qui mène au Vuache car elle a été préservée lors des évènements de 1944, lorsque l’armée nazie a brûlé une partie du village. On retrouve donc dans le haut de Chevrier, de vieilles fermes datant du 18ème siècle, transformées durant ces dernières décennies en maison d’habitation, et qui témoignent de son passé agricole.

On trouve notamment un vieux lavoir qui date de 1829, où les paysannes se retrouvaient pour laver le linge. C’est le seul qui subsiste dans la commune et quelques travaux on été réalisés pour le mettre en valeur.

Un peu plus bas, au 102 Chemin de Ste-Victoire, se trouve la ferme Chatelain, datant de 1751. Entourée par un mur d’enceinte, cette bâtisse composée d’une habitation et d’un corps de ferme a été relativement bien préservée malgré l’incendie d’août 1944 par les soldats allemands, détruisant le toit et la partie supérieure du bâtiment qui ont étés rénovés après la guerre. Cette propriété appartenait à la riche famille Burlat qui après des décennies d’opulence et de main mise sur le village a eu des revers de fortune permettant à leur employé de racheter la ferme, en 1906. Ce nouveau propriétaire était le grand-père du propriétaire actuel, Mr Chatelain.

Dans le bas du village, sur le chemin du grand pré, deux bornes en granit datant de 1761, qui indiquaient l’entrée de l’ancien pré communal faisant partie des terres collectives, ont été déplacées sur la propriété au dessus.